«
Débat » sur le service minimum
ou : comment amuser la galerie
Le « débat » sur le service minimum en cas de grève
dans les transports a permis aux partis politiques de reprendre leurs postures
habituelles. Avec des députés — qui ne prennent pas souvent
les trains de banlieue — et qui, les uns, versent des larmes de crocodile
sur le sort des usagers « modestes » (sic), et les autres, défendent
le « droit de grève », c’est-à-dire en la circonstance,
le droit pour 500 conducteurs de trains de bloquer la région parisienne.
Les choses sont pourtant simples :
1) Tous les usagers des trains de banlieue, de gauche comme de droite, veulent
un service minimum. Les Français qui sont contre sont ceux qui ne prennent
pas le train.
2) Les usagers des trains de banlieue ne veulent pas d’une crise sociale
dans les transports qui suivrait à coup sûr le passage en force
d’une loi sur le service minimum. Les élus qui veulent «
casser du syndicat » ne prennent pas le train.
La seule attitude responsable consiste donc à
1) négocier une procédure d’alerte sociale type RATP qui
permette de prévenir une partie des conflits.
2) instaurer un service minimum qui, pour être accepté par les
grands syndicats, doit s’accompagner d’une obligation pour la SNCF
et les autres entreprises de transport de négocier aussi sérieusement
en cas de grève avec service minimum — donc qui gêne peu
les usagers — qu’en cas de grève totale. La création
d’une autorité d’arbitrage pourrait être une piste.
La FUT interviendra sur le terrain (dans les gares et dans les trains) pendant
la campagne des régionales pour contraindre les partis à traiter
sérieusement la question du service minimum — ainsi que les difficultés
quotidiennes des usagers : pannes, retards, trains annulés, rames surpeuplées,
insécurité (notamment pour les femmes) dans les trains et aussi
dans les gares et sur le chemin entre les gares et les cités de banlieue.
Jean-Claude Delarue, Président de la FUT
Thierry Ottaviani, Secrétaire général de la FUT