15/07/05

 


Grippe aviaire: des décisions urgentes à prendre

 


Alors que la grippe aviaire a fait trois morts en Indonésie, le communiqué de l'AFP du 28/05/05 reprenant les déclarations des Prs Jean-Philippe Derenne et François Bricaire (Hôpital Pitié-Salpétrière - Paris), nous montre que la France n'est pas à l'abri du risque:

«Le risque que la grippe aviaire se transmette un jour d'homme à homme, faisant des dizaines de millions de morts dans le monde, reste "probable", et la France doit prendre des décisions "de façon urgente" pour y faire face, avertissent dimanche deux spécialistes français.En cas de mutation du virus, provoquant une pandémie mondiale, "on estime entre 9 et 24 millions le nombre de cas de grippe humaine en France si les mesures préventives ne sont pas prises", écrivent les Prs Jean-Philippe Derenne et François Bricaire (Hôpital Pitié-Salpétrière - Paris) dans le Journal du Dimanche."S'il n'est pas absolument prouvé que la grippe aviaire va muter et se transmettre d'homme à homme, tous les experts considèrent qu'il s'agit d'un événement probable et qui devrait survenir à relativement brève échéanche", écrivent les deux pneumologues.Les deux médecins soulignent que se pose particulièrement en France "la question de la disponibilité des moyens (curatifs et préventifs), de l'ampleur des stocks nécessaires et de la capacité à les produire en grande quantité en cas de besoin". En France, la population qui devait être traitée préventivement (personnels de santé, de sécurité, de secours, de certains transports ou services) est estimée aux alentours de 4 millions. Le Tamiflu, un anti-viral à la fois préventif et curatif, fait partie de l'arsenal prévu. "A la dose d'un comprimé par jour pendant trois mois, il faut environ 360 millions de comprimés. Les stocks actuels sont de 130 millions", avertissent les deux experts, ajoutant que ces chiffres ne tiennent pas compte de l'utilisation du Tamiflu en curatif pour les malades déjà atteints."En ce qui concerne les autres moyens (masques, gants), la situation est encore plus inadaptée aux risques avec des stocks qui, dans le meilleur des cas, couvrent les besoins de quelques jours en milieu hospitalier", selon les deux pneumologues. "'Des décisions politiques doivent être prises au plus haut niveau de façon urgente (...). De la manière dont nous saurons anticiper cet événement et lui faire face, dépendra l'ampleur de ce qui pourrait être une catastrophe sanitaire sans précédent", concluent-ils.Plusieurs experts mondiaux tirent depuis plusieurs mois la sonnette d'alarme sur l'état d'impréparation de la plupart des pays devant ce risque sanitaire sans précédent. Une pandémie de grippe pourrait rendre malade 20% de la population mondiale. En quelques mois, près de 30 millions de personnes auraient besoin d'être hospitalisées, un quart d'entre elles mourraient, selon les scénarios évoqués par certains spécialistes.Les épidémies de grippe "ordinaire" font 1,5 million de morts par an dans le monde.» (AFP. 28.05.05. 19h13).