21/10/05

 


GRIPPE AVIAIRE


Le 15 juillet dernier, nous avions relayé le cri d’alarme poussé par deux médecins, les professeurs Derenne et Bricaire qui viennent d’ailleurs de publier « Pandémie, la grande menace » chez Fayard ;


1. Les gouvernements et les institutions internationales commencent à se réveiller. La question est de savoir si leur réaction est à la hauteur du risque.
Rappelons que si la grippe espagnole a fait plusieurs dizaines de millions de morts à la fin de la guerre de 1914, notre planète héberge aujourd’hui six fois plus d’habitants. Potentiellement six fois plus de victimes.


2. En l’absence d’un vaccin, on stocke des médicaments comme le Tamiflu. Mais, en dehors de problèmes liés à la politique commerciale des labos – Roche et Olaxo ont été accusés de négliger la vente du médicament – on n’est pas sûr que le virus H5N1 ne va pas bientôt développer des résistances au Tamiflu. D’où le recours à d’autres produits, comme le Relenza.


Et comme pour le VIH, des pays se demandent pourquoi la survie de dizaines de millions de terriens devrait dépendre de la politique d’une société capitaliste. D’où la décision, à Taiwan ou ailleurs, de produire le Tamiflu sous sa forme générique.


3. Et puis, il y a sans doute LE PLUS URGENT.


La grande terreur, c’est que le virus subisse une mutation et passe directement d’homme à homme. C’est « inéluctable » disent les spécialistes. L’an prochain, ou dans 100 ans.


Le plus urgent, c’est de stopper le développement du virus… chez les oiseaux et volailles.


Le coordinateur de la lutte anti grippe aviaire et humaine à l’ONU, le docteur David Nabarro (voir le « International Herald Tribune » du 12/10/05, p. 5) vient de déclarer : c’est moins cher et plus efficace de prévenir la grippe aviaire chez les oiseaux et les volailles que de s’attaquer d’abord au développement du virus chez les humains.


Or, le budget de l’ONU consacré à la grippe aviaire chez les oiseaux est de … 7 millions de dollars ! Il en faudrait, dit-il, 175 millions.Pourquoi cette négligence ?


SOS-usagers pose la question.

 

Jean-Claude Delarue