31/10/05

 


LES MINES D’OR :
UNE BOMBE ECOLOGIQUE A RETARDEMENT

Et la Banque Mondiale subventionne des pollueurs !
___________________

FAUT-IL BOYCOTTER LES BIJOUX EN OR ?



Pour extraire une once d’or, il faut traiter 30 tonnes de roches (jusqu’à 100 tonnes dans certaines mines du Nevada), la plupart du temps en les arrosant avec une solution de cyanure. Les eaux polluées sont ensuite rejetées à la rivière ou à la mer. Les roches ainsi traitées sont entassées par des camions de la taille d’une maison pour former l’équivalent de véritables « grandes pyramides ». Souvent attaquées par l’acide sulfurique qui s’y développe, elles laissent échapper des métaux lourds – cadmium, plomb, mercure… - qui polluent l’environnement pour les siècles (1) à venir.


Bref, les mines d’or – surtout bien sûr dans les pays pauvres – sont une véritable « bombe écologique » à retardement.


C’est ce que nous apprend le quotidien américain publié à Paris, l’ « International Herald Tribune » du 25 octobre 2005 (voir aussi son site www.iht.com). L’association écologiste Earthworks publiera un rapport sur le même sujet en novembre (voir le site www.mineralpolicy.org).

 

REVOLTES


Dans plusieurs pays, notamment au Guatemala, les populations se soulèvent pour protester contre ces désastres écologiques qui mettent en danger leur santé et celle de leurs enfants. Barrages routiers pour stopper les camions – ceux de la société canadienne Glamis Gold circulent sous la protection de l’armée – défilés, manifestations, référendums locaux. Ailleurs, on attaque les sociétés minières en justice.


Les victimes de la pollution sont particulèrement indignées par l’attitude de la Banque Mondiale.


Cette banque, qui est chargée d’aider les pays les plus pauvres – pas de les empoisonner – encourage les gouvernements de ces pays à accorder des avantages fiscaux aux compagnies minières pour les attirer, elles et leur cyanure, sur leur territoire !


Plus incroyable encore, elle a versé une subvention de 45 millions de dollars à Glamis Gold pour l’inciter à venir exploiter une mine d’or dans une région de l’ouest du Guatemala habitée par des Indiens Mayas…

FAUT-IL BOYCOTTER LES BIJOUX EN OR ?


La flambée des cours de l’or – près de 500 dollars pour une once troy d’une trentaine de grammes – pousse les compagnies minières à multiplier les mines à ciel ouvert dévastatrices.
La loi de l’offre et de la demande joue à plein.


Mais elle peut jouer en sens inverse.


Près de 80 % de l’or extrait chaque année des mines de la planète sont utilisés en joaillerie.


C’est pourquoi Earthworks a lancé une campagne intitulée « No Dirty Gold » et fait donc la chasse à l’ « or sale » qui pollue le Guatemala, le Pérou, le Ghana, la Papouasie-Nouvelle Guinée, les Philippines, etc.


Première réponse favorable : le joailler Tiffany.


Mais les autres ?


Faudra t’il boycotter les bijoux en or, ou au moins ceux qui ne sont pas vendus avec la garantie « No Dirty Gold » ?
La question est posée.


Thierry Ottaviani
Président du Comité de Défense
des victimes de la pollution

Jean-Claude Delarue

 

(1) Coût de la dépollution, estimé par l’ « Environmental Protection Agency » : 54 milliards de dollars ! Qui va payer ?