PANNES, GRÈVES, ATTAQUES DE TRAINS… ET UN PLAN D’URGENCE POUR 2006
À ZÉRO CENTIME D’EUROS POUR LES RER !
La FUT-SP est intervenue dans les médias les 8 et 9 janvier pour faire
part du ras-le-bol des centaines de milliers d’usagers qui prennent quotidiennement
les lignes B, C et D du RER.
Pannes à répétition toute l’année, grèves
abusives comme au mois de décembre 2005, et maintenant attaques de trains
qui rappellent le Far West : les usagers sont excédés et attendent
des réponses rapides des pouvoirs publics pour améliorer les conditions
de transport de ces lignes devenues, au fil des ans, des « lignes poubelles
».
Des moyens financiers vont-ils être débloqués par les pouvoirs
publics afin de rénover le matériel roulant ou installer des caméras
de vidéosurveillance dans tous les trains ? La réponse pour l’essentiel
est « Oui », mais les premiers effets ne seront pas visibles
avant 2008 et, pour un réaménagement total du RER D,
ne rien attendre avant 2010-2015 !
Entre-temps un « plan d’urgence » pour 2006
a été annoncé par le Syndicat des transports d’Ile-de-France
(STIF), désormais piloté par la région Ile-de-France. Il
s’agit en gros pour la SNCF d’optimiser son service et de réduire
les retards en répartissant mieux les flux sur les lignes avec le matériel
en place. Le plan d’urgence 2006 ne prévoit aucun crédit
supplémentaire puisqu’il est demandé à la SNCF de
faire avec les moyens du bord. Le budget prévu par le STIF est donc de
ZÉRO CENTIME D’EUROS !
Thierry Ottaviani, secrétaire général de la FUT-SP a dénoncé
lundi 9 janvier 2006, au cours d’un débat sur l’antenne d’Europe
1, le désengagement de l’Etat depuis plus de 10 ans en ce qui concerne
les infrastructures des RER B, C et D. Il a rappelé aussi qu’aucun
budget n’a été prévu pour le plan d’urgence
de 2006. Présent à ce débat, Roger Karoutchi, président
du groupe UMP au Conseil régional d’Ile-de-France, a nié
cette affirmation, pourtant confirmée au cours de plusieurs réunions
avec des représentants du STIF ces dernières semaines.
Les usagers attendent des principaux acteurs que sont l’Etat et la région
Ile-de-France des moyens importants pour rénover les
infrastructures des lignes de RER. Ils attendent aussi que cela soit fait rapidement.
La vérité est qu’aucun projet de réaménagement
n’avait été prévu ces dernières années
malgré le délabrement visible de ces lignes. Les pouvoirs publics
sont aujourd’hui pris de court et les sommes qui peuvent être débloquées
actuellement ne serviront à rien si aucun programme n’est derrière.
Il n’est pas étonnant que le plan d’urgence 2006 ne dispose
d’aucun crédit puisqu’il consiste surtout à préparer
le projet du « RER D+ », une nouvelle ligne en quelque sorte, mais
qui ne verra le jour qu’à la fin 2015.
Si le calendrier du STIF n’est pas changé, les usagers
devront donc attendre plusieurs années avant d’obtenir
des moyens de transport décents et plus sûrs. La faute à
ceux qui ont laissé pourrir la situation sur ces lignes et qui aujourd’hui
ne semblent pas se presser pour répondre aux attentes des usagers.