26/01/06
LE LIBERALISME, VOILA L’ENNEMI !
La catastrophe des retraites privées au Chili
Le libéralisme,
c’est à la fois la déréglementation (par exemple
l’abolition du salaire minimum par Margaret Thatcher en Angleterre), les
privatisations – dont certaines sont justifiées, il est vrai –
les abus du libre-échange et de la mondialisation, les délocalisations
à outrance, le développement des systèmes privés
de retraites, de préférence basés sur la Bourse, etc.
Bref, un fourre-tout qui fait le bonheur des intérêts financiers,
mais qui ne semble pas – les libéraux français le regrettent
- convenir à la grande majorité des habitants de notre pays.
L’élection chilienne et l’arnaque du système privé
des pensions.
Au moins sur l’un des points du programme des libéraux, l’élection
présidentielle au Chili qui vient de voir la victoire de la socialiste
Michelle Bachelet nous intéresse.
Son adversaire conservateur, Sebastian Piñera, est en effet le frère
de José Piñera, l’ancien ministre du dictateur Pinochet,
qui a mis en place le système privé de retraites chilien qui a
longtemps servi de référence aux libéraux américains
et européens. George W. Bush qui a tenté sans succès de
l’introduire aux Etats-Unis, le qualifiait de « grand exemple »
dont son pays devait tirer des « leçons ».
Or ce système est apparu clairement, dans la durée, comme une
véritable catastrophe.
1. Sauf pour les fonds privés de pensions qui empochent entre 25 % et
33 % des cotisations des salariés en « frais de gestion ».
Un record d’efficacité – de leur point de vue évidemment.
Un vrai pactole.
2. Pour les retraités en revanche, c’est un désastre. Trop
de chiliens sont exclus du système, et ceux qui ne le sont pas touchent
trop peu. Au point que le gouvernement a dû en urgence créer un
fonds spécial pour les retraités pauvres, et financer lui-même
également les retraites des militaires.
En France, on nous a déjà fait le coup en 1999 – 2000. Au
plus haut de la spéculation boursière, quand les cours des actions
avaient atteint des niveaux stratosphériques, la plupart des banques
et des assurances – avec la bienveillance du gouvernement d’alors
– ont harcelé des centaines de milliers de retraités ou
de futurs retraités pour qu’ils abandonnent leurs placements sûrs
(type livret A) au profit d’ « assurances –vie en unités
de compte » (voir notre site www.sos-petits-porteurs.com),
autrement dit de produits boursiers.
Résultat : les épargnants qui ont été ainsi envoyés
au « casse-pipe boursier » ont perdu entre 30 et 60 % de leurs économies
d’une vie de travail.
Toujours avec le même argument : le système public de retraites
court à la faillite, il faut investir ses économies dans le privé
pour ne pas mourir de faim à l’âge de la retraite.
Alors, MEFIANCE !
C’est le message que les électeurs chiliens nous envoient.
- Voir notamment le quotidien parisien « The International Herald Tribune
» du 11 janvier 2006, p. 14 (« Chiles’s privatized pension
system is election issue » autrement dit « les retraites privées
au cœur du débat électoral au Chili »)