20/01/07
DYSFONCTIONNEMENTS SUR LA LIGNE PARIS-DREUX
Plusieurs dysfonctionnements ont été constatés sur la ligne
Paris-Dreux. Dans un courrier le directeur régional de la SNCF donne
quelques explications. Problèmes de feuilles mortes et défaut
de fiabilité du matériel font partie des causes de ces anomalies:
« Des problèmes de feuilles mortes. Une partie
des retards est liée essentiellement à la période automnale
qui a vu l’adhérence des trains sur la voie réduite.
En effet, les feuilles mortes, l’eau et la pollution rendent le rail glissant.
Cela paraît incongru en 2006, mais la réalité de l'automne
est là pour toutes les compagnies ferroviaires : c'est le pire des phénomènes
pour les trains, en tous points comparable au verglas pour les voitures.
Pour y faire face, les voies de vos lignes sont actuellement nettoyées
deux fois par jour, avant les pointes du matin et du soir. Simultanément,
nous veillons attentivement à la sécurité de nos trains
en adaptant leur conduite à des conditions particulièrement glissantes.
Les accélérations sont plus lentes, les freinages plus prudents.
En zone dense, cela provoque des effets d'accordéon sur les circulations,
pouvant aller jusqu'à des retards assez importants, exactement comme
sur une autoroute saturée.
·
Des défauts de fiabilité du matériel. Tout
d'abord, les "glissades" que nous avons en raison du point précédent,
si elles n'ont aucune incidence sur la sécurité, abîment
énormément les roues des trains et obligent à des passages
plus fréquents en atelier. Nous n'y dérogeons sous aucun
prétexte et nous avons renforcé l’organisation de la maintenance. Mais
évidemment, lorsqu'un train est en atelier, il est indisponible, et les
nuits ne suffisent pas à faire face à tout ce surcroît
de maintenance. Nous préférons alors réduire de quelques
voitures la composition des trains plutôt que de les supprimer,
en choisissant en priorité les moins fréquentés. Ceci s'ajoute
au sujet des locomotives anciennes de la ligne de Dreux, et dont la fiabilité
décline. Nous avons commencé en décembre le déploiement
des nouvelles locomotives que nous avons achetées, et nous visons,
avant le printemps, d'assurer avec ces machines neuves et fiables environ
la moitié des trains de Dreux, première étape avant la
généralisation.
·
Des accidents de personnes en forte augmentation
(dont 8 suicides sur la période). Ces actes désespérés
donnent lieu à la mise en place de dispositions imposées par la
loi, auxquelles la SNCF ne peut se soustraire. En fonction de l’heure
de l’accident, ces dispositions se traduisent entraînent des
perturbations qui peuvent durer de une heure à trois heures. La reprise
de la circulation n'est possible qu’après autorisation de l’Officier
de Police Judiciaire (OPJ) , qui doit déjà arriver
sur les lieux, puis procéder aux constations légales avant
toute reprise du trafic. C'est la loi. Nous n'avons pas de pouvoir réel
sur le délai, mais nous mettons tout en oeuvre pour que l'OPJ puisse
avoir sur place, jour et nuit, un représentant qualifié de la
SNCF qui lui permette d'accélérer les choses. Je vous demande
d'admettre qu'une interruption de 2 heures du trafic sur une ligne aussi dense
que celles de Montparnasse provoque des conséquences sur toute la journée.
Le service des conducteurs est si imbriqué qu'il s'en trouve désorganisé,
les trains ne sont plus aux bons terminus, etc. Après un accident de
cette nature le matin, il peut arriver, malheureusement souvent, que nous ne
puissions rétablir complètement le service normal le soir, malgré
la mobilisation des services de supervision et de leur encadrement.
· ·
Des perturbations de l’infrastructure ferroviaire. Il
s'agit du renouvellement d’aiguillages pour améliorer le confort
et la sécurité à Versailles-Chantiers, mais aussi, il faut
le dire, des pannes d’équipements. Ces pannes ne sont pas
graves, mais en pointe, elles peuvent perturber la fluidité du trafic.
Nos équipes d’astreintes sont particulièrement sensibilisées
à la rapidité d’intervention.
·
Des actes de malveillance en trop grand nombre et dont
l’impact est important, soit par leur nature, soit par les mesures imposées
par les forces de l’ordre (colis suspect le mardi 21 novembre au soir
en gare de Paris Montparnasse). Nous avons aussi, la presse s'en fait régulièrement
l’écho, des vols de câbles d'alimentation des signaux, disposés
le long des voies, par des délinquants en recherche de cuivre. Dans
ce cas, la circulation des trains se trouve fortement ralentie, voire,
selon les situations techniques provoquées par ces actes de malveillance,
complètement arrêtée. Notre police ferroviaire multiplie
les patrouilles et procède à des interpellations. Là
aussi, nos équipes techniques sont mises en astreinte et sont immédiatement
activées, de jour comme de nuit, pour que la majorité des cas
n'ait pas d'incidence sur votre ponctualité.
·
Enfin, dans un autre ordre d’idée, nous pourrions ajouter les effets
de l’épisode de tempête du 8 décembre,
qui a vu la ligne de Dreux et Granville interrompue pendant près
de 3 heures au voisinage de Garancières pour dégager
un arbre écrasé sur les installations. Bien que nous l'ayons subi
de plein fouet, cet épisode a été d'autant plus mal vécu
par les voyageurs qu'il succédait à une période de conflits
sociaux qui les avaient légitimement exaspérés, spécialement
les voyageurs quotidiens.»