28/01/07
Ce courrier a été adressé aux candidats à l'élection présidentielle de 2007:
SOS PETITS PORTEURS: LETTRE AUX CANDIDATS À L'ÉLECTION PRÉSIDENTELLE
Des centaines de milliers de petits épargnants, en majorité des
retraités ou des personnes proches de la retraite, des petits salariés,
des commerçants, des artisans, des chômeurs qui avaient touché
des indemnités, ont perdu une grande partie des économies de leur
vie de travail parce qu’ils ont été envoyés au «
casse-pipe boursier » en 1999-2000 par la plupart des établissements
financiers. On a souvent parlé de l’affaire « Bénéfic
», mais il y a beaucoup d’autres produits financiers en cause.
Ces épargnants avaient toujours placé leurs économies sur
des produits garantis, livret A ou autres.
En 1999-2000, donc au sommet de la bulle spéculative, les « conseillers
financiers » de ces banques et assurances leur ont, avec une belle unanimité,
proposé des produits qui devaient « rapporter beaucoup plus ».
Sans leur dire qu’il s’agissait de produits à risque. Certains
de ces épargnants avaient plus de 80 ans, l’âge auquel il
est sans doute raisonnable d’investir en bourse, donc à long terme…
Depuis, des mesures ont été prises pour améliorer l’information
des investisseurs. En revanche, rien n’a été fait pour réparer
le préjudice causé à ces épargnants à qui
on avait par exemple proposé des « assurances-vie en unité
de compte » sans leur permettre de décrypter ce langage d’initiés.
Seuls des initiés pouvaient en effet comprendre qu’il s’agissait
de placements en bourse.
Les enquêtes internes de l'Autorité des Marchés Financiers
(AMF), réalisées en 2004 et 2005, dénoncent ce qui s’est
passé: « tous les acteurs intervenus dans la conception et la gestion
du produit (promoteur, société de gestion, arrangeur, garant,
dépositaire) ont été gagnants. Les seuls perdants, sur
le plan financier, ont été les souscripteurs […] les supports
publicitaires élaborés par la Poste pour le produit Bénéfic
ont utilisé les registres de la simplicité, de la sécurité,
de la sérénité et de la performance. Or Bénéfic
est un produit dont le capital n'est pas garanti […] La publicité
ne permet pas de faire le lien entre Bénéfic et les marchés
d'actions, puisque les mots BOURSE et ACTIONS ne sont pas mentionnés...»
La question que nous posons donc au nom de nos adhérents (dont quelques
centaines ont été indemnisés grâce à notre
action, quelques milliers d’autres l’ayant été aussi
par l’action de plusieurs associations), et au nom de toutes les victimes,
est la suivante :
Avez-vous l’intention de venir au secours des petits épargnants
dont le produit de leur vie de travail s’est en grande partie évaporé
en raison notamment du manque de vigilance des pouvoirs publics ?
Autre question : quels garde-fous entendez-vous mettre en place si vous devenez
Président-e de la République afin, qu’à l’avenir,
les épargnants soient définitivement protégés contre
ces dérives ?
Thierry OTTAVIANI
Président de SOS Petits Porteurs
Jean-Paul EBERLIN
SOS Petits Porteurs, Haut-Rhin