23/03/07

 


SOS PETITS PORTEURS:

THIERRY OTTAVIANI DANS L'ÉMISSION "C DANS L'AIR" SUR FRANCE 5


Thierry Ottaviani est intervenu, en tant que président de SOS Petits Porteurs, mardi 20 mars dans l’émission « C dans l’air » présentée par Yves Calvi sur France 5.

Thème de l’émission : « la bourse rit jaune », en référence à la chute actuelle des marchés des bourses asiatiques et de son impact sur les marchés européens.

Le président de SOS Petits Porteurs a pu parler une nouvelle fois du scandale des produits financiers qui avaient été vendus en 2000 aux petits épargnants alors que la Commission des opérations de la Bourse (COB) avait adressé à l’époque une note d’information recommandant aux banques de ne pas prêter d’argent aux clients pour investir en bourse, en raison de l’imminence d’un krach boursier. Sommes-nous actuellement à la veille d’un nouveau krach ? Les banques reproduisent t-elles les mêmes erreurs ?

Invité de l’émission, Marc Touati a déclaré que la notion de risque était désormais davantage mise en évidence dans les documents publicitaires proposés par les banques. Rappel de SOS Petits Porteurs : il n’existe aujourd’hui aucune obligation qui impose de mettre de façon claire — comme c’est le cas par exemple sur les paquets de cigarettes pour informer des risques du tabac — les risques encourus par l’épargnant lorsqu’il souscrit à un produit financier. Il n’y a donc pour l’instant aucun garde-fou pour protéger les clients de certaines publicités de produits financiers faisant miroiter des gains faramineux.

Marc Touati a cependant reconnu qu’il y avait eu des dérives des banques en 2000.

Nous sommes tous d’accord sur l’immoralité et le cynisme de certains conseillers financiers qui ont encouragé des petits épargnants à placer la grande majorité de leurs économies — parfois durement gagnées tout au long de leur vie — sur des produits volatils ou encore qui ont incité des personnes âgées à investir sur le long terme !

Le problème aujourd’hui, ainsi que l’a rappelé Thierry Ottaviani, est que tout cela est légal. Seuls les dossiers entrant dans ce que l’on appelle le « défaut de conseil » — c’est-à-dire lorsqu’une grande majorité des économies du client a été placée par le conseiller financier sur un produit à risque — sont susceptibles d’obtenir un remboursement des banques (par voie amiable ou contentieuse).

Il n’est pas possible de moraliser un système si des contraintes ne sont pas imposées. Autrement dit, s’il n’y a pas une loi permettant de protéger et de défendre le consommateur.

Les banques qui ont vendu des « produits-poubelles » ces dernières années sont-elles gagnantes ? Il y avait près de 10 millions de petits porteurs en 2000, il sont aujourd’hui 7 millions. Il semble que quelques-uns ont tiré quelques leçons du système boursier et des offres alléchantes de certains produits. Comme le rappelait Marc Touati, les petits porteurs doivent savoir que plus une espérance de gains est importante et plus le risque est grand. Encore faut-il que le consommateur soit informé. Que faire lorsque la personne ne connaît pas le système boursier et que le conseiller financier lui dit qu’il n’y a aucun risque ?

Reste qu’il y a des centaines de milliers de victimes qui ont perdu leurs économies dans des produits à risque ces dernières années. Ces personnes ignoraient tout du système boursier. Ainsi que l’a précisé une note interne de l’Autorité des Marchés financiers restée officieuse, dans certains contrats, les termes « actions » ou « bourse » n’étaient mentionnés nulle part.

SOS Petits Porteurs a demandé aux candidats à l’élection présidentielle de faire des propositions pour venir en aide aux victimes de ces produits financiers. Nous attendons aujourd’hui les réponses.