10/05/07
CHILI: LES USAGERS DES BUS SE RÉVOLTENT
Les usagers
des bus de la métropole de Santiago du Chili (6 millions d'habitants)
se révoltent contre la détérioration brutale de leurs conditions
de transport depuis la réorganisation du réseau en février
2007.
Cette refonte devait pourtant améliorer les choses.
Le but était de remplacer les bus vétustes par du matériel
moderne et de rationaliser le réseau en coordonnant les lignes de bus
avec les lignes de métro sur lesquelles elles devaient "rabattre"
les usagers.
Mais rien n'a marché comme prévu.
Les compagnies (privées) de bus n'ont pas acheté assez de véhicules,
les couloirs réservés à ces bus n'ont pas été
mis en place à temps, le matériel électronique de guidage
et de lecture des billets tombent régulièrement en panne.
Résultat: des attentes interminables aux arrêts de bus, jusqu'à
45 minutes, des temps de transport qui ont doublé dans de nombreux cas,
les rames de métro prises d'assaut par les usagers qui ont renoncé
à prendre le bus. Les employés arrivent en retard au travail,
certains ont même quitté leur emploi, l'absentéisme menace
dans le lycées.
Les usagers sont passés à l'action: le 29 mars, 859 usagers, pour
la plupart des jeunes, ont été arrêtés par la police
au cours d'une manifestation violente, des heurts avec les forces de l'ordre
sont signalés dans les cités et les bidonvilles de banlieue.
La présidente (socialiste) Michelle Bachelet, dont la popularité
a chuté depuis février, a démis le ministre des transports
de ses fonctions. Un plan d'urgence a été lancé: un millier
de bus ont été commandés, la création des couloirs
réservés accélérée ainsi que la mise en place
de nouveaux arrêts plus grands, mais toutes ces mesures ne feront sentir
leurs effets que dans six ou huit mois.
(source: le quotidien parisien "The International Tribune" du 10 avril
2007)