COMPTE-RENDU DE LA RÉUNION SNCF

DU 23 NOVEMBRE 2004

 



Thierry Ottaviani, secrétaire général de la Fédération des Usagers des Transports (FUT), et Oméga Brochard, Présidente du Comité de la ligne D du RER se sont rendus le mardi 23 novembre à la réunion organisée par la Direction Sud-Est de la SNCF avec les associations d’usagers.


L’ordre du jour a porté dans un premier temps sur les lignes TER (régularité, entretien des trains, sécurité dans les trains, tarification…) puis, dans un second temps sur le Transilien (régularité, bus de nuit, réorganisation de la vente, information des Voyageurs…).


Les représentants de la FUT ont abordé les nombreux sujets pour lesquels ils avaient été saisis par les usagers, notamment ceux concernant la ligne D du RER. Ils ont rappelé qu’elle était la « ligne poubelle » de la SNCF.


Voilà des semaines que les témoignages fusent en effet en ce qui concerne la ligne D du RER. Tous convergent vers le même constat : la ligne D présente de nombreux dysfonctionnements ; retards, annulations de trains, incendies, absence d’information, arrêts fréquents sans aucune explication, trains bondés, lenteur des trains, etc.


Notre association a été surprise par les réponses qui ont été faites par les représentants de la SNCF.


Ainsi, à propos d’un retard d’une heure qui avait été constaté la veille par le fils d’un représentant de notre association sur la ligne D du RER, le Directeur des Lignes B et D a répondu que cela était faux. Mettant ainsi en question notre bonne foi.


L’attitude de la SNCF s’est résumée, pour l’essentiel, à défendre (ce qui semble de bonne guerre) l’efficacité des lignes. Ainsi, pour ce qui est de la régularité des trains sur la ligne D, le directeur a présenté un graphique montrant une diminution depuis avril 2004 du nombre des retards des trains répertoriés et supérieurs à 5 minutes. Le graphique montre cependant que la tendance était à la hausse depuis fin 2002 (voir schéma ci-dessous).

Graphique: source SNCF

Notre association ne remet pas en question la qualité des statistiques effectuées par la SNCF. Elle a cependant fait remarquer que ce graphique ne faisait aucune différence entre un retard de 5 minutes et un retard d’une demi-heure, de trois heures ou plus. Or, nous le savons tous pour l’avoir vécu, ce qui marque le plus l’usager ce ne sont pas seulement les retards de 5 minutes (lesquels sont quotidiens), mais aussi les retards plus importants qui font que l’on arrive en retard à son travail. Il a été ainsi signalé par notre association que des usagers avaient récemment reçu des avertissements de leur patron pour être arrivé en retard à leur travail suite à un retard important d’un train de la SNCF.


A la demande que nous avons posée pour savoir s’il existait des statistiques plus détaillées sur la durée des retards, la SNCF nous a répondu : « non, nous ne savons pas ». Des retards importants (3-4 heures) nous ont pourtant été signalés en avril, mai, juin, juillet etc., de cette année. Il serait intéressant pour la SNCF, comme pour les usagers, de connaître le nombre exact de ces retards importants, s’ils sont en augmentation (comme peut le laisser penser les nombreux témoignages que nous avons reçus) et quelles en sont les raisons (série d’anomalies circonstancielles ou déficience technique générale de la ligne).


Autre sujet abordé : la suppression de 14 trains de nuit sur la partie Sud du RER D.


La SNCF a fait savoir que la décision venait du STIF et que les trains supprimés seraient remplacés par des bus de nuit. Les associations ont été unanimes pour rappeler à la SNCF que ces bus allongeaient la durée du parcours et que cela allait inciter désormais un certain nombre d’usagers qui rentraient tard le soir à prendre la voiture pour aller à leur travail. Cette décision prise pour des raisons économiques évidentes va à l’encontre d’une politique de service public et visant à encourager l’utilisation des transports en commun.


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La réunion a duré 45 minutes de plus que prévu (17h-19h45 au lieu de 19h00). Le temps imparti aux associations d’usagers semblait très court pour aborder tous les sujets en détail. Les associations ont rappelé que cette seule réunion avec la SNCF — organisée seulement une fois par an — était nettement insuffisante pour qu’un véritable dialogue puisse être engagé avec les usagers !


Les actions continueront donc en dehors de cette unique réunion. La FUT demandera prochainement à la SNCF qu’une autre réunion portant uniquement sur les dysfonctionnements de la ligne du RER D soit organisée avec les associations d’usagers et les élus des communes traversées par cette ligne que nous avons contacté et que nous continuerons à contacter dans les jours à venir. La FUT remettra aussi aux dirigeants de la SNCF un LIVRE NOIR DE LA LIGNE D DU RER rédigé à partir des témoignages que nous ont envoyés les usagers.