Le scandale a éclaté lorsque la presse locale a révélé qu'une jeune femme de 18 ans s'était évanouie après avoir reçu les 100 coups de fouet, début juillet. Amnesty International, puis des journaux anglo-américains, ont ébruité l'affaire. Pas encore assez.
De nombreuses femmes ont apparemment été fouettées pour le même motif ces dernières années. Comparaison: 150 femmes condamnées au fouet dans un pays qui compte 400 000 habitants, c'est l'équivalent de plus de 20 000 femmes en France.
Ces châtiments sont donc infligés en public, mais évidemment pas sur les plages et devant les hôtels. Non, sur une place de la capitale que ne fréquentent pas les touristes. Très peu y ont donc assisté, peut-être même aucun.
On nous explique par ailleurs que le président des Maldives, lui-même ancien prisonnier politique qui a subi la torture, est un défenseur des droits de l'homme. Si,si. Manque de chance, il a besoin dans son gouvernement de l'appui d'extrémistes pseudo-religieus à qui il a dû donner des gages. Ces gages, ce sont les femmes qui les lui fournissent. Une partie de la micro-classe politique du pays est d'ailleurs, nous dit-on, opposée à ces pratiques.
On nous explique aussi que les Maldiviens fouettent les femmes, et les hommes, moins fort que les talibans. On le croit volontiers. Sinon, la jeune fille par qui le scandale est arrivé ne se serait pas évanouie au bout de 100 coups de fouet. Elle serait morte bien avant.
Toutes ces précisions apportées, il reste que nous ne pouvons pas laisser faire. Le tourisme, qui attire près d'un demi-million de vacanciers chaque année aux Maldives, est évidemment LA ressource de base de l'économie locale.
Donc, c'est simple: si un mouvement de boycott se dessine dans au moins une partie des pays pourvoyeurs de touristes et de devises, ça va être la catastrophe. Nous disposons ainsi d'un énorme moyen de pression. Hâtons-nous de l'utiliser, afin que le maximum de femmes maldiviennes échappent au sort qui leur est promis.
Et dès maintenant, faisons circuler l'information.

- sources: notamment "The New York Times" du 14 août, et "The Independent" et "The Daily Telegraph" du 22 juillet.