Notre président, Thierry Ottaviani, n'était pas à Paris, et c'est moi qui le remplaçait. Mes deux contradicteurs, Cyrille Blesson et Eric Delannoy, sont pour la baisse du rendement du Livret A. Sans apparemment convaincre les auditeurs, encore une preuve que les Français ne sont pas maso. Eric Delannoy a quand même rappelé que le gouvernement allait s'attaquer- enfin! - aux taux scandaleux du credit revolving, qui, eux, n'ont pas baissé, et admis volontiers qu'il fallait faire attention au vrai rendement des assurances-vie en euros, théoriquement garanties, à cause du montant des frais d'entrée, de gestion etc.
Au sujet des "conseillers financiers" des banques, j'ai martelé notre slogan: "il n'y a pas de "conseillers financiers" dans les banques, mais uniquement des commerciaux payés pour vendre les produits qui rapportent le plus à la banque, même s'ils ne sont pas les bons placements pour les épargnants". J'ai rappelé notre communiqué commun SOS Petits Porteurs-CFDT banques du 1/4/2008 dans lequel nous dénoncions ensemble les pressions exercées par les banques sur leurs commerciaux à travers la politique des "objectifs de vente".
Réclamant la création d'un "Bouclier de l'épargne populaire", j'ai annoncé que nous saisissions les partis politiques pour qu'ils reprennent cette revendication à leur compte. Un bon "Bouclier de l'épargne populaire", c'était précisément le Livret A correctement rémunéré à 4%, sûr et sans frais. Mais les banques n'en voulaient pas et elles ont eu, provisoirement, gain de cause.
En dernière partie du débat, je me suis attaqué au gravissime problème des PME qui sont étranglées par des refus de crédit injustifiés. Réponse: "les banques ne peuvent pas prendre de risques". Même quand elle reçoivent des milliards de l'Etat comme s'il en pleuvait? Pas sérieux. Ce sera en tout cas un axe majeur de la campagne du Front anti-banquiers.

- soyons justes: un auditeur cité à l'antenne n'était pas d'accord avec moi, et il m'a traité de "démagogue de service". Décryptage: quand on réclame une mesure pour les "pas riches", on est un "démagogue". Quand on prend une mesure favorable aux riches, comme le "Bouclier fiscal", on est un "homme politique responsable". C'est clair, non?