La SNCF fait des économies sur l'entretien, la maintenance des voies et des trains, d'où les incidents techniques et autres pannes qui perturbent le trafic jour après jour. Et ça, c'est en temps "normal"!
En cas d'"épisode neigeux", pourtant prévu depuis plusieurs jours, la SNCF ne sait pas informer les usagers en temps utile - pourtant son budget "com" ne connaît pas la rigueur! - et elle n'est pas non plus capable de réagir rapidement et de déneiger les voies, les abords des gares et de réchauffer les aiguilles gelées.
La SNCF a réduit les effectifs du personnel de l'équipement chargé d'intervenir, et leur "territoire d'intervention" a été étendu. Exemple: on peut demander à des agents basés à Montargis de venir à Paris! Au fait, par quel moyen de transport? Dans les gares, il y a avait jadis un document concernant les "consignes de déneigement". Terminé. Il y a avait aussi des agents de l'équipement capables de déneiger les voies, protégés par des "annonceurs" munis d'un clairon pour éviter des accidents. Maintenant, ces tâches ont été confiées au privé, qui intervient en cas de travaux, pas pour faire face à une urgence comme ces fameux épisodes neigeux. Et les abords des gares sont, ou ne sont pas, déneigés par les agents de guichet - quand il y en a - voir la gare de Saint-Denis qui, nous disent des cheminots, était une vraie patinoire lors de l'"épisode" de janvier.
Les aiguilles (des aiguillages): les cheminots disposent de bonbonnes de gaz pour réchauffer les aiguilles gelées. Sauf que la SNCF a réduit les effectifs, et, nous l'avons dit, élargi leur territoire d'intervention, et donc rallongé les délais de réaction.
Et voilà pourquoi la SNCF invite, un peu tard, les usagers à ne pas aller travailler. Qu'en pense le gouvernement qui se dispose, paraît-il, à reconduire Guillaume Pépy à la tête de la SNCF? Son nouveau slogan serait-il: "on ne change pas une équipe qui perd"?

Jean-Claude Delarue

Note: la désorganisation ponctuelle du trafic ferroviaire est spectaculaire aujourd'hui 12 mars (voir le commentaire d'"elaf", plus bas), mais c'est aussi et surtout un révélateur des carences quotidiennes de la SNCF, notamment en Ile-de-France (65% du nombre total des usagers de la SNCF) où les mêmes causes provoquent chaque jour des pannes, des retards, des suppressions de trains et font trop souvent des déplacements domicile-travail un véritable calvaire.