Delarue est intervenu ce matin en direct sur RMC, et doit le faire ce soir sur Europe 1 (+ une interview à l'AFP) à propos des déclarations de Nicolas Sarkozy pour qui: "désormais, quand il y a une grève en France, personne ne s'en aperçoit".
Provocation ou non? Nous craignons en tout cas les réactions de nombreux employés des services publics qui pourraient décider de se joindre à une grève pour démentir les propos du président. Si l'automne est "chaud", les Français sauront qui ils doivent remercier.
Cela dit, si les grèves des transports sont indolores, c'est surtout pour ceux qui ne prennent pas le train! Les usagers des RER A, B ou D, et de tant d'autres lignes de banlieue, sont déjà "serrés comme des sardines" (dixit Nicolas Sarkozy) en temps normal et même une grève de 20 ou 30% des conducteurs a pour eux des conséquences catastrophiques.
D'autre part, il faut se rappeler que le nombre de jours de grève a beaucoup diminué depuis des années, par exemple à la RATP où la mise en place de l'"alarme sociale" a permis de prévenir beaucoup de conflits. Nicolas Sarkozy n'y est pour rien, c'est une évolution qui a commencé bien avant lui.
Ce qui a changé depuis son élection, en revanche, c'est la loi votée l'an dernier qui oblige les grévistes à se déclarer comme tels 48 heures avant la grève, ce qui permet à l'entreprise de mieux prévoir l'organisation du service.
Rien à voir, entre parenthèses, avec le fameux "service minimum" promis par Nicolas Sarkozy avant les élections et qui prévoyait un service complet trois heures le matin et trois heures le soir, donc l'interdiction de faire grève aux heures de pointe.
Quoi qu'il en soit, il faut dire et répéter que les problèmes des usagers des transports ne s'arrêtent pas quand la grève se termine. C'est tous les jours que les trains utilisés par "ceux qui se lèvent tôt pour aller travailler" ont des pannes, des retards, des incidents techniques ou sont carrément annulés. Nicolas Sarkozy vient de le découvrir, nous espérons seulement qu'il ne l'oubliera pas.