"En France, écrit le "Monde", seule une minorité de salariés a adhéré à des régimes complémentaires par capitalisation". Malgré les efforts des pouvoirs publics, par exemple de François Fillon qui a fait voter une loi en 2003 "pour encourager les Français à se tourner vers la capitalisation"; poursuit le quotidien. Sans succès, Dieu merci. Fin 2007, son PERP (Plan d'épargne retraite populaire) n'avait séduit que 2 millions de Français, pour un encours de 3 milliards d'euros, à comparer aux 1200 milliards de l'assurance-vie".
L'assurance-vie, parlons-en. Sous la double pression des pseudo-"conseillers financiers" des banques et des assurances, et des pouvoirs publics qui ont fait voter une loi favorisant les assurances-vie placées en Bourse, des millions de Français se sont retrouvés avec des assurances-vie "en unités de compte", c'est à dire effectivement investies en Bourse.
Catastrophe.
La Bourse ou l'assurance-vie, il fallait choisir. Et bien sûr refuser de céder aux pressions des banques et du pouvoir politique, comme le répétait SOS Petits Porteurs sur toutes les antennes qui nous étaient ouvertes.
Aujourd'hui, un tiers des fonds placés en assurance-vie le sont en unités de compte. De quoi donner des sueurs froides à des millions de retraités et d'épargnants encore en activité. Mais M. Sarkozy, prompt à voler au secours des banques, et il faut le faire, est beaucoup moins pressé de voler au secours du pouvoir d'achat des Français qui ont été trompés par les établissements financiers et les responsables politiques.
Les thuriféraires de la finance privée veulent quand même nous convaincre de persévérer dans l'erreur.
Elyes Jouini, professeur à Dauphine, affirme ainsi au "Monde": "la capitalisation est tendanciellement inévitable en raison de l'hostilité de l'Etat, des entreprises, mais aussi des salariés eux-mêmes, à voir augmenter leur contribution au régime de répartition".
Ainsi donc, pour les banques et leurs amis politiques, il ne faut pas que les Français payent 100 euros de plus pour financer un système - sûr - de répartition. Il vaut mieux qu'ils versent 200 euros à des banquiers qui sauront, eux, comment les dilapider.
C'est pourquoi notre section SOS Seniors, en plein accord avec SOS Petits Porteurs, va lancer une campagne sur deux thèmes:
1) Il faut venir en aide aux Français qui ont perdu une énorme partie de leurs économies d'une vie de travail parce qu'ils ont cru les politiques qui les incitaient à épargner et à placer leur argent dans les produits financiers qui rapportent aux banquiers et aux assureurs.
2) Il faut mobiliser les Français pour que notre pays assure à tous une retraite publique par répartition à la hauteur des efforts que les retraités aont faits pour que l'économie française soit l'une des toutes premières de la planète.
Une chose est certaine, en tout cas: la finance, l'économie et les retraites sont des choses trop sérieuses pour être confiées aux financiers privés!