Aux Etats-Unis, ce n'est pas encore le cas chez nous, les banques qui ont reçu une aide publique devront remettre au plus tard jeudi 13 août leurs propositions concernant la rémunération de leurs 25 employés les mieux payés, et cela à Kenneth R. Feinberg, "pay czar of Presidnt Obama's administration", autrement dit, le régulateur en chef des rémunérations dans les banques.
M. Feinberg a 60 jours pour statuer et décider, ou non, de les entériner.
Exemple: Citigroup sera-t-elle autorisée à donner un bonus de 100 millions de $ à son "super-trader", Andrew J. Hall?
Plusieurs questions:
- est-il acceptable que des banques attirent les meilleurs traders en leur offrant des énormes rémunérations MEME SI LEURS RESULTATS NE SONT PAS A LA HAUTEUR? Bonus garantis, quoi qu'il arrive. C'est le cas notamment d'American International Group et de GMAC.
- seules les entreprises qui ont reçu une aide publique sont sous la coupe du "dictateur des rémunérations", M. Feinberg. Elles craignent donc de perdre leurs meilleurs traders au profit d'autres banques, américaines (Goldman Sachs, dont on a déjà parlé, JP Morgan Chase et Morgan Stanley) ou étrangères (Nomura Securities, Crédit Suisse, Barclays Capital).
- on nous explique que c'est grâce à leurs traders que les banques font actuellement le plus gros de leurs profits. Bon. Mais est-on sûr que les bénéfices engrangés par une banque dont les traders ont été une fraction de seconde plus rapides que la concurrence profitent, non seulement aux résultats à court terme des banques en question, MAIS AUSSI A L'ECONOMIE ET A L'EMPLOI? Etant donné ce qui s'est passé juste avant la crise, on a le droit de se poser la question, non?

Une chose est claire, en tout cas: Nicolas Sarkozy a du pain sur la planche.


- Voir notamment l'article d'Eric Dash dans le quotidien "International Herald Tribune" du 11 août.