RATP: "ALARME SOCIALE". Et l'"alarme usagère", c'est pour quand?

Par futsp, dimanche 15 novembre 2009 à 13:20 :: Transports (Ile-de-France) :: #265 :: rss

Nouvelle alarme sociale sur le RER A, après la grève de la semaine écoulée sur cette même ligne (une journée) et sur le RER B, qui a été gravement perturbé pendant plusieurs jours. Du côté des voyageurs, entassés comme des bestiaux et jamais sûrs d'arriver à l'heure, l'"ALARME USAGERE" , c'est pour bientôt?

Nouveau risque de grève dans quelques jours sur le RER A si les négociations en cours échouent. Nous avons été contactés par un syndicat, qui souhaite qu'une action commune salariés-usagers aide à débloquer la situation. Et peut-être éviter une nouvelle grève.
Nous voulons bien croire que les salariés de la RATP aient des difficultés avec la direction, quand on voit comment sont traités les usagers de cette même RATP.
C'est vrai sur le RER A, bondé à craquer - même Nicolas Sarkozy l'a reconnu - et coutumier des retards. Et qu'est-ce que ce sera si on crée des milliers de nouveaux emplois à La Défense!
C'est vrai sur la ligne de métro n° 13, la honte des transports urbains de la France. Et sur d'autres lignes, la 14, la plus moderne et déjà saturée, la 1, etc.
Sans oublier les conditions scandaleuses dans lesquelles on véhicule les usagers de certaines lignes de bus, comme la 96.
Les sujets de discussion ne manquent donc pas entre usagers et salariés de la RATP. Le débat pourra-t-il déboucher sur des actions communes et obtenir des résultats concrets?
Signalons dès maintenant que, tout début décembre, des unions régionales des syndicats d'Ile-de-France et des associations d'usagers organiseront une première action commune à La Défense.
Après l'"ALARME SOCIALE", l'"ALARME USAGERE"? Ou mieux encore, l'"ALARME UNIE SALARIES-USAGERS"?

Commentaires

1. Le dimanche 15 novembre 2009 à 14:01, par Delarue

Sans oublier la crainte majeure de nombreux usagers, celle de l'insécurité. Sur la ligne 148, les bus sont accompagnés par des policiers lorsqu'ils traversent la cité des Tilleuls, au Blanc-Mesnil (93), à la suite de l'agression d'un lycéen à coups de batte de base-ball le 6 novembre. Le 10 novembre, agression d'une agente d'accueil et de conducteurs sur la ligne C du réseau Tram de l'agglomération Melun Val de Seine (bus de la compagnie Veolia).

2. Le dimanche 15 novembre 2009 à 14:08, par Delarue

Depuis le 12 novembre, une vingtaine de CRS surveillent plusieurs lignes de bus dans le 92, les lignes 235, 304 et 159, qui passent par Gennevilliers, Colombes, Nanterre et La Défense, à la suite de "caillassages", d'insultes et d'agressions diverses.

3. Le jeudi 19 novembre 2009 à 22:28, par Delarue

Retour au RER A. On nous apprend que circulent sur cete ligne des "trains avariés", et aussi des "trains-banquettes".

Explication: les "trains avariés", ce sont des trains qui ont des problèmes de freins, des soucis électriques, de moteurs ou même de portes. Il y en avait moins avant, à l'époque bénie où les trains passaient régulièrement à la "grande révision", désossage complet pour vérifier s'il y a des pièces qui risquent de lâcher. On faisait du "préventif". Maintenant, on fait du "curatif", on attend qu'un train tombe en panne pour réparer. D'où les pannes à répétition, comme celle du 25 mai, dont on reparlera.

Et les "trains-banquettes"? La SNCF doit réaliser des objectifs de kilomètres parcourus sur la journée. Supposons que des trains aient été annulés aux heures de pointe, pour cause notamment d'avarie. Pas de problème, on en fait rouler aux heures creuses, à peu près vides, pour atteindre l'objectif kilométrique. C'est ça, les trains-banquettes. Ils ne servent à rien, sauf à faire semblant d'offrir aux usagers le nombre de trains et la quantité de kilomètres prévus.

4. Le jeudi 19 novembre 2009 à 22:37, par Delarue

En février 2008, on a décidé d'augmenter l'"offre", donc la fréquence des trains sur le RER A. Mais sans augmenter le nombre de rames. Problème: comment faire circuler plus de trains quand on n'en pas plus? Facile. Pour atteindre l'objectif de 30 trains à l'heure, en fait 27 dans la réalité, on saute des gares. Moins de gares desservies, moins d'arrêts, le train arrive plus vite au terminus, il repart plus tôt, et donc on peut en faire circuler plus dans le même laps de temps.

Parmi les gares qui ont "bénéficié" de cette idée de génie, et où donc certains trains ne s'arrêtent pas, Chatou, Vésinet-centre, Bry et Neuilly sur Marne (gare pourtant très fréquentée).

5. Le jeudi 19 novembre 2009 à 22:53, par Delarue

Autre problème sur le RER A: la longueur des trains, 225 mètres, contre 75 dans le métro. Si le train arrive à l'heure au terminus, l'agent descend, remonte les deux hectomètres et quart, il a eu le temps d'aller faire pipi, il monte dans sa "cabine" (appelée "loge" dans le métro), fait les préparatifs nécessaires, et repart. Il dispose du temps nécessaire.

Probléme: et si la rame est arrivée en retard au terminus? Il faut qu'elle reparte le plus vite possible pour rattraper le retard en question. Pas de problème s'il y avait un conducteur de réserve positionné au niveau de la queue du train. Il monte dans la cabine immédiatement, pas besoin de remonter les 225 mètres, ni d'aller faire pipi, il a pris ses précautions. Et hop! le train repart à l'heure.

Seulement voilà. Dans un souci d'économie (on reviendra sur le pourquoi de ces économes), pas de conducteur de réserve. Et le conducteur du train qui vient d'arriver en retard doit perdre de précieuses minutes, le retard fait des petits, et les usagers sont en colère. D'où stress supplémentaire pour le conducteur, qui est déjà en permanence sous pression. Ca aussi, on en reparlera.

6. Le jeudi 19 novembre 2009 à 23:18, par Delarue

La RATP fait des économies,sur l'entretien du matériel, sur le nombre d'agents dans les trains, dans les ateliers de maintenance etc.

Pourtant, elle se targue d'avoir réalisé 106 millions de bénéfices au cours du premier semestre 2009, soit + 13,6%. Question où passent ces millions? Dans un communiqué en date du 10 novembre, Jean-Paul Huchon s'interroge. Il n'est pas le seul.

En fait, il faut le savoir, la RATP, ce sont les RER, les métros, les trams et les bus que nous connaissons à Paris et en banlieue, bien sûr. Mais ce sont aussi 25 FILIALES, notamment à l'étranger, et il faut le savoir, ces filiales récupèrent une partie des sous que la Région donne POUR LES USAGERS FRANCILIENS! D'où la pénurie de matériel et de personnel sur les lignes de NOTRE RATP à nous!

PROCHAINS EPISODES: - les trains qui circulent sur une voie alors que l'autre est interdite pour cause de colis suspect (si c'est une bombe, on sait bien qu'elles sont programmées par al-Qaïda pour que le souffle s'arrête entre les deux voies, sans doute).

- l'hygiène qui pose question dans des installations prévues pour le personnel, mais on pense là aussi sans doute que le virus H1N1 n'osera pas entrer dans le RER sans ticket.

- et ON DETAILLERA L'AFFAIRE DU 25 MAI, qui cumule à elle seule une bonne partie des dysfonctionnements que le personnel reproche à la direction de la RATP, et qui expliquent là aussi engrande partie les tensions actuelles dans l'entreprise.

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