Le but de la rencontre entre la FUT-SP et Sud-Rail est 1) de mettre en commun toutes les informations qui prouvent que la SNCF et l'Etat poursuivent clairement une politique de "démolition du service public" 2) de préparer des actions communes sur la durée pour mobiliser cheminots et usagers contre la dégradation des conditions de transport des usagers, et des conditions de travail des cheminots, et pour la reconquête du service public.

Deux types d'actions sont envisagées:
1) Sur le RER D, ligne emblématique des effets dramatiques de la politique de la SNCF et des pouvoirs publics pour les usagers de banlieue.
Tous les jours, des pannes, des incidents techniques, des retards, des suppressions de trains, sans oublier l'encombrement des rames, transforment les trajets domicile-travail en véritable "galère" qui use la santé des usagers-travailleurs. On ne nous transporte pas, on nous roule. Une question au passage: combien de banlieusards ont envie de travailler jusqu'à 67 ans en commençant leur journée par un trajet aussi épuisant?
Nous préparons une campagne commune pour EXIGER la RENOVATION du matériel vieillissant (trains et "installations fixes") et sujet à des pannes de plus en plus fréquentes, le recrutement de NOUVEAUX CONDUCTEURS (c'est le manque de conducteurs qui est la cause première des suppressions de trains, explique Sud-Rail, contrairement à ce que dit la SNCF, qui affirme qu'il lui manque 4 rames), pour réclamer plus d'agents dans les gares, et la réouverture des GUICHETS que la SNCF supprime les uns après les autres.
Une campagne de tracts + mégaphones est possible, notamment dans des gares où la politique de suppression d'emplois et de fermeture de guichets est particulièrement mal supportée par les usagers, d'où des "accrochages" verbaux et parfois physiques avec des cheminots qui sont pourtant eux aussi victimes de la politique de la SNCF. Sans oublier l'insécurité qui monte dans certaines gares, ou aux abords. Exemple: la gare de Grigny.

2) Sur les grandes lignes, n'oublions pas que le RER D passe par la Gare de Lyon, l'une des principales gares "nationales" de la SNCF.
La FUT-SP et Sud-Rail sont d'accord pour dénoncer:
1) la volonté de la SNCF de mettre fin à l'"encadrement des tarifs", ce qui doit lui permettre d'augmenter les tarifs 1e classe, de supprimer la distinction entre jours de pointe et jours creux, en échange de quelques billets prem's en plus. Ce que j'ai dénoncé la semaine dernière sur LCI, France Info etc.
2) le fermeture accélérée des guichets grandes lignes, surtout dans les gares de banlieue, mais aussi dans les grandes gares. But de l'opération: forcer les voyageurs à utiliser les "automates", qui manquent souvent de monnaie pour cause de baisse du personnel chargés de les approvisionner. On achète (pour un trajet banlieue) un ticket de 2 euros avec un billet (de banque) de 5 euros, et zéro monnaie en retour. De toute façon, à la SNCF, un guichet où il n'y a pas de longue file d'attente est un guichet qui doit fermer! Et quand on retire un billet commandé sur internet, si l'automate est en panne, on fait la queue, et on a le choix entre 1) rater le train 2) monter dans le train sans billet, billet à acheter avec supplément, et nouvelle galère quand on réclame auprès du trop fameux service après-vente d'Arras.
3) MOINS CONNU: le changement COMPLET DE LA FORMATION ET DU TRAVAIL DES VENDEURS, au guichet ou en boutique SNCF. Il y a 20 ans ou même 10 ans, l'agent SNCF devait rechercher le billet le plus avantageux, le moins cher, pout l'usager. Aujourd'hui, c'est comme dans les banques. LE VENDEUR, ou "conseiller", RECOIT DES PRIMES S'IL VEND DES BILLETS PLUS CHERS, un billet de 1e classe ou des "produits" juteux pour la SNCF, comme une voiture de location ou une chambre d'hôtel. Pas s'il vend un billet "congé annuel". Le mot d'ordre des formateurs: "on n'a pas à juger le portefeuille du client"...Conclusion: le service public au service du public, c'était avant!
Même les cheminots qui ont le sens du service public chevillé au corps ont du mal à refuser ces consignes: les primes représentent 150 ou 200 euros par mois. Pour un directeur de la SNCF, pas de quoi acheter des cigares façon Christian Blanc. Pour un guichetier, c'est énorme.

Nous réfléchissons à une campagne commune qui ne manquera pas de passionner l'opinion publique. Et on voit mal quels élus de la République accepteront de cautionner cette politique de la SNCF.