Le secrétaire d'Etat à la consommation, Luc Chatel, en est réduit à invoquer Jésus, nous explique le "Parisien" du 27 novembre. Dans un récent débat avec l'évêque de Rouen, il a donné à son contradicteur une leçon fondée sur les Saintes Ecritures. "Dans l'évangile selon Saint Luc - le saint patron du ministre - Jésus dit que l'homme prime sur le sabbat".
On en reste coi.
Car, bien sûr, quand Jésus disait "l'homme", il pensait au PDG de Carrefour. Rien à voir avec les marchands du temple qu'il a chassés à coups de fouet.

Donc, le bénéfice économique qu'on peut espérer de l'ouverture massive des commerces le dimanche est égal à plus ou moins zéro. Plutôt moins d'ailleurs, car 60 députés UMP et Nouveau Centre l'affirment dans le "Monde" daté du 27 novembre: ce sont les grandes surfaces qui vont profiter de la déréglementation du dimanche, et "toutes les études montrent qu'un emploi créé dans la grande distribution en détruit trois dans le commerce de détail".

Reste que ce sera "plus pratique" pour le consommateur, nous disaient Luc Chatel et Xavier Bertrand le mois dernier. Imparable. Tellement imparable que nous avons suggéré d'ouvrir aussi les administrations le dimanche(1) . Pourquoi refuser aux usagers des services aimablement fournis par les fonctionnaires ce qu'on s'apprête à accorder aux clients de Carrefour?

(1) voir notre communiqué du 12 octobre; "ouvrir les administrations le dimanche?"