Cet amendement est un petit pas en direction des actionnaires modestes qui ne pouvaient pas bénéficier des déductions fiscales sur les moins-values. Depuis 2003, seuls les actionnaires ayant dépassé un seuil de cession actuellement fixé à 25 000 euros pouvaient bénéficier de déductions fiscales.
Cet amendement est donc une bonne chose pour les actionnaires modestes (à condition qu'ils payent des impôts!) obligés de vendre leurs actions, souvent par manque de liquidités.
Toutefois, si la crise dure, il faudra que cette mesure soit reportée tous les ans. Si cette crise s’installe en effet dans la durée, un bon nombre de petits porteurs qui auront besoin de liquidités finiront par vendre — très probablement à perte — leurs actions dans les mois, voire dans les années à venir.
Rappelons que, suite aux conseils des banques et des assurances, des centaines de milliers d’épargnants ont placé ces dernières années une grande partie de leur patrimoine financier en Bourse via des actions, des Sicav, des fonds communs de placement ou des assurances-vie en unités de compte.
Des épargnants ont ainsi été "envoyés au casse-pipe boursier malgré eux". Un surinvestissement boursier constaté par les associations ces dernières années. Il se trouve ainsi que 52% du patrimoine financier des Français est placé sur des produits financiers dont une majorité sont des titres boursiers. Un tiers du capital des assurances-vie détenues par les ménages était investi en 2007 sur des titres boursiers appelés « unités de compte », contre 10% seulement en 1995.
C’est via toute une gamme de produits financiers complexes (et pas seulement Bénéfic) que les Français se sont retrouvés en Bourse, parfois par manque d'information et sans réellement le souhaiter. En 2007, SOS Petits Porteurs avait attiré l’attention de Nicolas Sarkozy sur ce phénomène récent qui date des années 2000 et qui a déjà fait perdre de l’argent à des centaines de milliers de Français.
Dans une lettre adressée à SOS Petits Porteurs, Nicolas Sarkozy avait promis de répondre aux attentes de ces ménages victimes des placements boursiers. SOS Petits Porteurs attend toujours des mesures concrètes de la part du gouvernement pour venir en aide aux centaines de milliers d’épargnants envoyés au « casse-pipe boursier » depuis la veille du krach de 2000-2001.