La question se pose donc avec urgence aux syndicats, notamment dans les transports. Que faire si le gouvernement ne veut pas discuter?
L'impopularité de la grève interminable à Saint-Lazare montre que l'opinion ne sera pas avec les syndicats si le mouvement de protestation gêne gravement les usagers, au-delà d'une grève de 24 heures à laquelle il est souvent possible de s'adapter. D'autant que la grève du 29 janvier n'a pas été totale: il fallait bien que des trains et des métros circulent pour amener les manifestants à la Bastille...

On peut craindre que le gouvernement table sur cette lassitude de l'opinion à l'égard des grèves répétées et trop dures pour la faire basculer dans l'opposition aux syndicats. Et donc qu'il refuse de dialoguer.
C'est un peu ce que Philippe Guitère, de SUD Rail, a laissé entendre, dans le même débat sur Europe 1: il ne faut pas laisser se créer un divorce entre les syndicats des transports et les usagers.
Une partie de la solution consiste à réclamer la légalisation de la "grève de la gratuité" dans les transports, comme le demandent ensemble la Fédération des usagers des transports et des services publics et le syndicat SUD Rail. Pourquoi ne pas annoncer dès maintenant que syndicats, usagers, et les responables politiques qui le voudront, décident de mettre au point les modalités pratiques de cette forme de grève qui a l'immense avantage de ne pas dresser les usagers contre les syndicats?
Nous posons la question publiquement.