Les syndicats de postiers (ils sont 280 000, dont 60% de fonctionnaires) vont faire grève le 23 septembre pour dénoncer la "privatisation" de La Poste et la dégradation du service public qui va, disent-ils, en découler.
Le problème, c'est que cette "dégradation" a déjà plus que commencé. Un test, le plus visible: la longueur des files d'attente aux guichets. "Pourquoi on poireaute des quarts d'heure pour envoyer une lettre recommandée ou pour retirer des sous sur son Livret A? C'est quoi, cette pub d'enfer de la "banque postale" sur le thème "I love L.A "(= livret A) si les queues, qu'on ne "love" pas du tout, sont interminables?"
Bonne question!
Quand on pose la question aux guichetiers, on nous répond " il n'y a pas asez de postiers, et on les met en priorité aux guichets pour les professionnels. Qu'est-ce que vous voulez, La Poste a décidé de "différencier" ses clients!". Sans oublier cette drôle d'idée qui consiste à réquisitionner une partie de l'espace de certains bureaux de poste pour vendre des gadgets!
Bref, le service public postal dégringole.
Alors, la mobilisation des syndicats contre la "privatisation" peut avoir un effet bénéfique pour nous tous si elle permet d'attirer l'attention sur la dérive de La Poste, et, surtout, si elle contribue à déclencher un puissant mouvement de révolte de la part des usagers.
C'est cette révolte, déjà visible ici ou là, que nous voulons généraliser. Dans les prochains jours, nous envisageons de lancer des pétitions dans des bureaux de poste où les files d'attente sont particulièrement longues. Première action, qui doit être suivie de beaucoup d'autres. Une chose est certaine en tout cas: seule l'action des usagers, des élus et aussi des postiers peut permettre de redonner à notre pays le service public postal qu'il exige.