Depuis des années, les syndicats de cheminots et les associations d'usagers dénoncent les carences d'entretien du réseau ferré, des installations fixes comme les caténaires, mais aussi du matériel roulant. En vain.
Pour la première fois, un ministre, Dominique Bussereau, vient enfin de leur donner raison, en déclarant: "on n'a pas assez regardé l'entretien".
Il ne faudrait cependant pas oublier que la responsabilité de cette situation désastreuse est en premier lieu celle des ipouvoirs publics, qui ont créé RFF, structure bureaucratique qui complique les choses et dilue les responsabilités. Comme pour la SNCF, les gouvernements successifs ont fixé à RFF un objectif en contradiction avec la notion de service public: faire des profits à tout prix.
Rien d'étonnant dans ces conditions à ce que la SNCF, prisonnière de contrats d'entretien au rabais imposés par un RFF asphyxié par les dettes, ait rogné sur les crédits de maintenance, donc de prévention des incidents techniques.
Ce passif ainsi accumulé pendant des années ne peut évidemment pas être réglé par des opérations de "révision" ou de contrôles visuels des caténaires.
Ce sont les relations entre RFF, la SNCF et les pouvoirs publics qu'il faut réviser. IL FAUT UN PILOTE UNIQUE, LA SNCF, ET UN OBJECTIF CLAIR, LA RECONQUETE DU SERVICE PUBLIC FERROVIAIRE; Parallèlement, il faut que les pouvoirs publics tiennent l'engagement pris par Jean-Louis Borloo à l'issue du "Grenelle de l'environnement" de financer la rénovation totale du réseau ferré français. Un plan de près de 20 milliards sur 20 ans.