A la veille de la présentation du « Plan Pépy » pour le RER D, la Fédération des usagers des transports et des services publics (FUT-SP) — qui n’est bizarrement pas invitée alors qu’elle l’a été aux concertations annuelles précédemment — rappelle que c’est le désengagement de l’Etat qui depuis des décennies est responsable des dysfonctionnements du réseau ferré d’Ile-de-France : mauvais entretien du matériel roulant et des infrastructures, report aux calendes grecques des grands travaux comme le désengorgement des tronçons centraux (Chatelet les Halles et Gare du Nord), retards quotidiens, pannes, annulations de trains (faute de personnel et de rames de réserve), trains bondés, « mistigri » qui consiste, par exemple, à renvoyer de ligne en ligne les rames les plus vétustes, comme les « petits gris », etc.
Sans oublier les problèmes d’insécurité, dus notamment à l’absence de contrôleurs et de caméras de surveillance, ce qui a facilité par exemple l’agression mortelle dont a été victime fin 2007 une jeune passagère sur le RER D dans le secteur de Creil.
La carence de l’Etat est en cause, comme la politique de la SNCF, qui est de moins en moins un service public, et de plus en plus une société commerciale à deux vitesses qui privilégie son « tiroir-caisse », TGV, Thalys, Eurostar, aux dépens des trains de banlieue et de leurs usagers quotidiens (plus de 50% du trafic national de la SNCF), ceux qui « se lèvent tôt pour aller travailler », comme disait Nicolas Sarkozy avant les élections.
Seul un « Plan Marshall » Etat-région Ile de France – SNCF* pourra enfin donner aux banlieusards et aux « néo-banlieusards » (venus de Picardie, de Normandie, du Centre, etc.) les conditions de transport décentes auxquelles ils ont droit.
*SNCF et RATP, si M. SARKOZY donne suite à sa menace, ou sa promesse, de donner à l’Etat la responsabilité du RER A.